Le tremblement de terre vu de l'Alliance

Publié le par El Nino

Ce matin, ce fut le retour à l'Alliance, premier cours depuis jeudi 11h en ce qui me concerne. L'après-midi du jeudi, les portes sont restées fermées, et vendredi, je n'avais pas cours. Ce fut donc l'occasion de parler un peu avec mes élèves, et aussi de lire des extraits d'un livre d'Haroun Tazieff. Mais j'ai pu écouter les témoignages très intéressants de la part de mes élèves. Déjà, j'avais oublié de vous dire qu'une élève de mes cours de la semaine avait perdu la soeur de sa grand-mère qui habite à Ica. Mes élèves de ce matin ont pu me raconter qu'il n'y a toujours rien, ni à Ica, ni à Pisco. L'électricité n'est toujours pas rétablie, et pas de nourriture. Les grands-parents d'une de mes élèves n'ont pas de nourriture, et ils ont du accueillir leurs frères et soeurs qui ont vu leur maison détruite par le séisme. Un autre m'a raconté que le frère de son père avait dû acheter de la nourriture à Ayacucho (dans le centre) et se rendre aider son frère à Pisco. Il faudra quand même me dire comment c'est possible de voir de simples gens réussir à aider leurs congénères alors que le gouvernement n'y arrive pas. 
A côté de l'Alliance, il y a un supermarché qui a décidé d'installer une tente où on peut faire des dons pour les sinistrés. Dans les bus, on passe pour demander de l'argent. Ca m'a fait penser à une chose : les gens donnent à ce moment-là, mais donnent beaucoup moins pour les mendiants de tous les jours.  Pourtant, ils ont été victimes d'un autre tremblement de terre, moins médiatisé certes : le colonialisme. Cela fait réfléchir.
Pendant ce temps, pour les savants médias, la situation revient à la normale : on  critique plus les pillages que le gouvervenement, et surtout, on salue la victoire nationale du Pérou au championnat du monde de football sub17 contre la Corée. Et ça, c'est vraiment important !

Publié dans Séisme 15 août 2007

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P
Congénères : Personnes de même genre, de même race, de même catégorie socialeLe mot est donc parfaitement utilisé. Car il illustre bien le problème, on aide ses congénères, c'est-à-dire ceux de même catégorie sociale. Les catégories sociales élevées (et donc le gouvernement) n'aident pas ou peu (même s'il y a des exceptions) les pauvres.Il faut avouer que ces salauds de pauvres n'aident pas les riches non plus. De tout temps, l'aide aux pauvres a dû compter sur l'abandon de soi de personnes exceptionnelles (Soeur Emmanuelle, Mère Teresa, les médecins de Médecins sans frontières, etc.). C'est pas maintenant que ça va changer, d'autant que le pérou c'est loin et que pour le gouvernement, c'est pas Lima qui a été touché.
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A
Je n'aime pas tellement le mot "congénères"...Cela étant dit,  on peut comprendre que l'électricité n'est pas rétablie...Simple question de sécurité !Pour la nourriture, je pense qu'à défaut de routes en état, des hélicos et des avions pourraient larguer des conteneurs de vivres...Encore faut-il disposer du matériel...Albert.
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L
j'arrive pas à voir le numéro de compte qui clignote trop...tu sais me l'envoyer par mail? (et euh c'est sur que les sous arrivent bien AUX GENS ?)Bisous !!
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S
Oui, au fond, on est bien peu de choses, mais avec la foi, on bouge des montagnes... La foi, la vraie! Voilà ce qui manque à ces misérables politicards pourris. Courage à tous tes élèves! Dis-leur que nous les soutenons du mieux que nous pouvons, je ne suis pas sûr que cela va les aider beaucoup, mais c'est déjà ça, non?
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